PORTRAITS DE PRO KESAKO ?
Bienvenue sur notre rubrique « Portraits de Pros » !
Dans cette série d’articles, nous mettons en avant les professionnel·le·s du réseau de la Graine. Chaque article vous présentera le(s) professionnel·le·s, la structure ainsi qu’une idée du parcours, des valeurs, des activités/services et des projets en cours.
Les professionnel·le·s présenté·e·s font partie du réseau de la Graine, ce qui signifie qu’iels partagent les valeurs et les engagements définis dans la charte et qu’iels acceptent le paiement en Graine !
Chaque article est co-élaboré entre le ou la professionnel·le et l’équipe de la Graine. Les questions sont de nous, les réponses leur appartiennent ainsi que les photographies !
Si vous êtes un·e des professionnel·le·s du réseau de la Graine et que vous souhaitez être mis·e en avant dans notre rubrique « Portraits de Pros » , rien de plus simple ! Il vous suffit de remplir ce formulaire et le portrait est lancé !
Aujourd’hui, nous rendons visite à Eva dans son salon de coiffure L’Atelier de Benjamin situé en plein coeur de Montpellier. Voici donc le Portrait de Pro d’Eva qui vous fera découvrir son parcours et sa passion pour la coiffure végétale.
Cet article est rédigé à partir de l’interview réalisée pendant une coupe dans son salon. Vous avez aussi accès au podcast de la rencontre dans lequel vous découvrirez plus de détails de ces échanges.
Alors bonne lecture et bonne écoute !
eva houdayer
Nos cheveux parlent de nous !
Peux-tu te décrire ?
Je m’appelle Eva, j’ai 42 ans et je suis la propriétaire de l’Atelier Benjamin, un salon de coiffure situé à Montpellier. Mon parcours est un peu atypique : j’ai d’abord travaillé dans la communication et la publicité, mais il y a une dizaine d’années, j’ai ressenti le besoin de revenir à quelque chose de plus concret, de plus humain. J’ai donc décidé de reprendre le salon familial, créé dans les années 80 par ma mère et mon oncle. C’était une reconversion, mais aussi une manière de renouer avec mes racines et de perpétuer une histoire familiale. Ma mère et mon oncle ont travaillé avec moi jusqu’à leur retraite, ce qui a permis une belle transmission. Ce qui m’anime aujourd’hui, c’est le contact avec les gens, le travail manuel et créatif, et l’envie de proposer un espace où l’on se sent bien, un peu comme à la maison.
Peux-tu nous décrire ton activité ?
L’Atelier de Benjamin, c’est avant tout un salon de coiffure, mais pas tout à fait comme les autres. Depuis 2017, j’ai pris un virage important en introduisant des soins aux huiles, de l’aromathérapie et surtout la coloration végétale. La coloration végétale reste encore peu proposée dans les salons, alors j’ai voulu me positionner sur ce créneau innovant.
Notre philosophie, c’est de casser les mythes autour du végétal et de montrer qu’on peut obtenir de très beaux résultats tout en prenant soin de la santé du cheveu et de l’environnement. L’ambiance du salon est très calme, cocooning, on prend le temps pour chaque client.
Techniquement, la coloration végétale demande de repenser la colorimétrie : on travaille en ton sur ton, on intègre les cheveux blancs pour créer des nuances, on transforme ce qui est souvent vu comme un défaut en atout. Les temps de pose sont plus longs, mais ils s’inscrivent dans une logique de soin.
Notre clientèle est principalement féminine, souvent des femmes qui voient apparaître leurs premiers cheveux blancs et qui sont réticentes à la chimie. Mais de plus en plus de clientes qui utilisaient la coloration chimique se laissent séduire par le végétal, surtout quand elles constatent l’amélioration de la qualité de leurs cheveux.
On fait aussi attention à la sensibilité aux traitements médicaux, aux interactions, car le cheveu garde une mémoire.
Enfin, on essaie de développer d’autres services autour du soin du cheveu, comme les massages, et on propose des shampoings et des produits de soins en vrac pour limiter les déchets.
Découvrez le podcast de la rencontre avec eva
Pourquoi avoir rejoint le réseau de la Graine ?
J’ai rejoint le réseau La Graine en même temps de ma décision de passer à la coloration végétale. C’est Gérard, un ami de la famille, qui m’a mise en confiance et m’a parlé du réseau. Ce qui m’a plu, c’est la sélection de professionnels qui partagent des valeurs communes : le bio, l’éthique, le local. Hairborist, la marque que j’utilise, est d’ailleurs certifiée bio, ce qui est cohérent avec l’esprit du réseau.
La Graine, c’est aussi un moyen de découvrir d’autres commerces locaux, comme des librairies ou des Biocoop, et de participer à une économie plus circulaire. J’aime l’idée du paiement en « Graine », c’est à la fois symbolique et pratique.
Ce réseau m’a permis de renforcer l’ancrage local de mon activité, de rencontrer d’autres professionnels engagés, et de proposer à mes client.e.s une alternative concrète pour soutenir l’économie locale.
AS-tu des projets à mettre en valeur en ce moment?
Oui, j’ai plusieurs projets en cours et à venir. D’abord, je veux continuer à renforcer la visibilité de la coloration végétale, car il y a encore beaucoup de pédagogie à faire. J’aimerais aussi développer davantage le soin du cheveu, avec des massages, des head spa, et pourquoi pas des ateliers pour apprendre à mieux prendre soin de ses cheveux au naturel.
Je souhaite aussi poursuivre la formation continue de mon équipe, pour affiner la personnalisation des soins et rester à la pointe des techniques végétales.
Sur le plan écologique, je veux aller plus loin dans la réduction des déchets, en mettant en avant les shampoings et soins en vrac, et en sensibilisant mes clients à l’importance de choisir des produits sains, pour eux et pour la planète.
Enfin, je travaille sur la communication : je veux utiliser davantage les réseaux sociaux et les vidéos explicatives pour toucher un public plus large et répondre aux questions des clients, qui sont de plus en plus informés et exigeants.
as-tu un message à faire passer à ceux qui nous lisent ?
Oui, j’ai plusieurs messages !
D’abord, j’invite tout le monde à essayer la coloration végétale, même si ce n’est qu’une fois. C’est un vrai soin, avec des bienfaits réels pour les cheveux. Il ne faut pas hésiter à se renseigner, à demander conseil, à franchir le pas.
Ensuite, je veux encourager chacun à valoriser le commerce local et les savoir-faire artisanaux. On a la chance d’avoir un réseau comme La Graine, qui met en avant des professionnels engagés, des artisans, des commerçants qui font vivre nos quartiers et nos villages.
Je pense aussi qu’il faut privilégier la réparation et le conseil personnalisé, plutôt que l’achat neuf systématique. C’est valable pour les cheveux, mais aussi pour l’informatique, l’électroménager, tout ce qui fait notre quotidien.
Enfin, je crois qu’il est important de ne pas juger, de ne pas culpabiliser ceux qui ne sont pas encore passés au végétal ou au local. Chacun avance à son rythme, avec ses moyens et ses contraintes. L’essentiel, c’est de s’informer, d’essayer, et de faire des choix en conscience.
Le cheveu, c’est un baromètre de santé, il raconte notre histoire, nos stress, nos joies, nos épreuves. Prendre soin de ses cheveux, c’est aussi prendre soin de soi, et c’est ce que j’essaie d’apporter à chaque personne qui pousse la porte de l’Atelier de Benjamin.
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